Le blabla agace. Vos lecteurs attendent du contenu pertinent, mais sont souvent avares de leur temps. Articles de blog, newsletters, publications sur les réseaux sociaux…voyons ensemble comment aller droit au but. Histoire de respecter le nombre de caractères imposés sur certaines plateformes , et surtout d’améliorer l’impact de votre communication écrite.
Raccourcir un texte avec des techniques de soustraction
Certains textes sont longs et méritent de l’être. C’est le cas des articles fouillés, qui traitent de façon approfondie d’un sujet et offrent une expérience de lecture riche. A l’inverse, des contenus donnent le sentiment de fournir de l’information de façon très diluée. Le résultat pour le lecteur :
- Il identifie mal où vous voulez en venir
- La lecture est ennuyeuse
- Il décèle mal la valeur que vous lui apportez
- Finalement, il décroche…
Pour régler ce souci de « dilution », une solution consiste à élaguer. Autrement dit à supprimer le superflu. Voici la check-list des endroits où tailler.
Les adverbes
Stephen King dit d’eux qu’ils sont comme des pissenlits ! Les adverbes ont tendance à envahir vos textes, sans servir à grand-chose. Très souvent, l’adverbe ne précise rien. Voyez-vous une différence de sens entre « claquer » une porte et « claquer violemment une porte » ?
Les phrases introductives
« Nul doute que », « Il convient de considérer que », « Il est important de rappeler que »…
Toutes ces entrées en matière alourdissent votre texte. Elles traduisent votre hésitation à aller dans le vif du sujet, parfois vos propres doutes sur ce que vous racontez. Dans tous les cas, elles sont inutiles pour le lecteur, donnez lui directement le fond de votre pensée !
Les répétitions
Une fois votre texte sous les yeux, vérifiez qu’il n’y a pas de redondance. Répétez-vous un sujet deux phrases de suite ? A noter que la répétition s’invite parfois de façon perverse, sous forme de pléonasmes.
Quelques exemples : « cela s’avère vrai » ou « prévoir à l’avance ». Sans oublier mon préféré : « Au jour d’aujourd’hui« ???
Les tournures négatives
« Ce n’est pas acceptable ». Voilà une phrase qui comporte 24 caractères, espaces compris.
« C’est inacceptable » en comporte 19, soit 5 de moins. Cerise sur le gâteau, la tournure positive favorise la compréhension du lecteur. Si je vous dis, « ne regardez pas votre montre », qu’allez-vous faire ? Vous allez avoir envie de regarder votre montre (parce que votre cerveau aura enregistré immédiatement les mots « regarder » et « montre ») puis faire l’effort (ou pas) de ne pas jeter un œil sur votre poignet. Conclusion : évitez à votre lecteur des efforts inutiles, allez au plus simple en formulant vos idées de façon positive.
Les précisions évidentes
Analyser les informations qu’on veut fournir au lecteur, c’est bien. Lui expliquer ce qu’il sait déjà, ça l’est moins. Quand vous vous relisez, posez vous cette question : « Qu’est-ce que ça apporte au lecteur » ? Si vous répondez « rien », soyez sans pitié et éliminez le bout de phrase. Stop aux lieux communs et au verbiage !
Attention à « être », « avoir », « permettre »
Avez-vous remarqué le recours abusif à ces trois verbes ? Quelques exemples pour vous aider à saisir le problème et à le résoudre :
- « Notre entreprise a vocation à proposer des produits innovants » devient « Notre entreprise propose des produits innovants »
- « Nous sommes en attente de nouvelles » se remplace par « Nous attendons des nouvelles »
- « Notre solution permet d’offrir plus de sécurité » se transforme en « Notre solution offre plus de sécurité »
Facile, non ?
Remplacer pour faire plus court…et mieux !
Le format « post » de Linkedin impose de se limiter à 1300 caractères. Si vous publiez un article invité, vous risquez aussi de devoir respecter un gabarit. Dans ce cas, comment faire pour raccourcir mais sans altérer l’intérêt de son texte ?Des techniques simples permettent de raccourcir sans perdre ni les idées ni le ton.
Les synonymes
La langue française est riche ! Si de nombreux mots à rallonge truffent votre texte, tentez de remplacer chacun d’eux par un synonyme. Votre message gardera sa force, mais votre texte gagnera en dynamisme.
Trouver le mot juste
Vous êtes prêt à donner à vos clients votre « opinion sur la conduite à tenir » ? Pour raccourcir, dites leur que vous être prêt à leur donner des « conseils ». Ce n’est qu’un exemple pour illustrer un phénomène courant, consistant à donner la définition d’un mot au lieu d’utiliser directement le bon terme.
La voie active plutôt que la voix passive
Le problème de la voie passive, c’est qu’elle apporte de la complexité. Faites des phrases « sujet + verbe+ complément ». Le résultat sera moins alambiqué, plus direct.
Le présent
Sur de nombreux sites, les entreprises utilisent le futur. Là-encore, et mine de rien, les terminaisons de verbes viennent grignoter de l’espace, sans véritable apport pour le lecteur. Préférez donc le présent, plus simple et plus dynamique.
Quelques précisions utiles pour bien gérer la longueur de votre texte
Les astuces présentées ci-dessous s’avèrent utiles. Mais elles ne sont pas magiques ! Voici trois conseils pour finir :
- Anticipez ! Quand on ne réfléchit pas assez avant de se lancer, on se perd rapidement dans ses explications ! L’idéal ? Faire le point avant d’écrire sur ce qu’on veut dire. Concrètement, cela veut dire lister ses idées, les regrouper, les hiérarchiser, jusqu’à avoir une structure à suivre. Cela ne suffira pas forcément, mais ce préalable aide grandement.
- Vérifiez où vous en êtes au fur et à mesure de l’écriture. Si vous écrivez sous Word, vous pouvez consulter directement le nombre de mots/de caractères. Cela vous aidera à vous repérer, et à vous autodiscipliner. Il existe aussi des sites pour comptabiliser tout ça et vous indiquer le temps de lecture prévisible ( par exemple : http://www.combiendemots.com/)
- Supprimer des mots, renoncer à une tournure de phrase…ça fend le cœur parfois ! Si vous trouvez l’exercice compliqué, laissez reposer votre texte avant de le raccourcir. Après une nuit, voire quelques jours, vous adopterez un regard extérieur et verrez plus facilement ce qui ne va pas.
Enfin, et ce sera mon ultime recommandation, maniez toutes ces astuces avec parcimonie. Ne bannissez pas de façon définitive les formulations négatives ou la voix passive ! L’essentiel consiste à trouver un bon compromis, en gardant votre style.
Malgré ce loooong article, vous craignez encore d’en faire des tartines lors de votre prochaine publication ? Ou vous êtes court, très court…pour ne pas dire à court d’idées ? Discutons-en, je suis presque certaine de pouvoir vous aider à améliorer votre copywriting !
Photo : unsplash / Annie Spratt